En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
L'excellente analyse d'Arthur de Watrigant, cofondateur de L'Incorrect. Ajoutons qu'aux époques du despotisme éclairé auquel il fait allusion, le despote avait un niveau culturel bien supérieur à celui du roitelet de l'Elysée. Aujourd'hui, nous avons plutôt affaire à un despotisme obscurci !
Mercredi après-midi, j’ai vécu un événement. J’étais assis dans l’œil d’un cyclone, vous savez, l’œil du cyclone, cette zone de calme au centre de la furie des airs. Des tables étaient disposées et j’étais installé devant l’une d’elles. Tout était paisible, agréable, serein. J’avais commandé un grand crème. Cela n’était pas arrivé depuis si longtemps que mon épouse a pris une photo. Elle n’a cadré que les tasses de café, le pot de crème et ma main qui tournait la petite cuiller parce qu’elle estimait que je faisais un drôle de tête.
J’étais pourtant très content d’être là mais j’avais cette tête parce que je ne pouvais m’empêcher de penser que ce moment du quotidien était devenu un luxe fragile. Aurais-je pu en profiter si nous n’étions pas en période de campagne électorale ? Le pourrai-je encore après le deuxième tour de l’élection ? Je n’en sais rien car tous les mensonges et les privations de liberté qui se sont succédé durant ces longs mois m’ont rappelé qu’en période de crises et de bouleversements, votre propre pays peut vous devenir hostile et ceux qui le gouvernent devenir vos ennemis.
J’avais relativisé cette certitude de mon adolescence mais elle me revient en pleine face à soixante-deux ans. J’aurais préféré une autre façon de rajeunir mais je voudrais surtout dire une chose à ceux qui éprouvent le même sentiment que moi en sirotant leur premier café en terrasse après ces longs mois de relégation comme citoyens de seconde zone : ne vous abstenez pas, virez celui qui a osé vous faire ça. Virons-le !
Pas du tout. La plupart de mes ouvrages sont disponibles à la vente sur Amazon. Pour ceux qui sont opposés par principe à l’achat sur Amazon, on les trouve aussi bien sûr sur les sites de mes éditeurs (avec paiement sécurisé), sur les sites de certaines librairies et même sur le marché de l’occasion ! Dans ma région, la plupart de mes livres sont aussi disponibles en prêt et en lecture sur place à la médiathèque municipale d’Oyonnax (Ain), au centre culturel Aragon. Et puis, si par extraordinaire quelqu’un a épuisé tous ces recours, il suffit de m’envoyer un mail à l’adresse figurant sur mon blog pour être approvisionné. Je ne refuse jamais de dépanner. Pour cela, je n’hésite pas à puiser dans les exemplaires éventuellement réservés aux journalistes qui sont la plupart du temps envoyés en pure perte. Autant en faire profiter une personne intéressée !
Pourquoi vos livres sont-ils publiés par de petits éditeurs ?
Parce que je préfère confier mes textes à des personnes que je connais et qui sont des amis plutôt que de soumettre (le verbe est tout à fait approprié) des manuscrits à des inconnus.
Aimeriez-vous travailler avec de plus grandes maisons d’édition ?
Comme je ne leur envois pas de manuscrits, je n’en sais rien. Si je m’y aventurais, je crois que je serais refusé parce que je suis trop vieux (62 ans), trop provincial, trop réac, pas assez communiquant et pas dans l’air du temps. Je connais quelques auteurs publiés par ces grandes maisons et mécontents de la manière dont ils y sont traités, tant sur le plan humain que financier. De plus, en France, le marché de l’édition est de plus en plus aseptisé car sous l’influence de la bien-pensance voire de la cancel culture, ce qui ne m’inspire pas du tout confiance. À mon âge, je ne me vois pas sous l’autorité d’un directeur de collection, probablement un gamin ou une gamine entre vingt-cinq et quarante ans qui risquent de me chercher des noises en allant farfouiller sur les réseaux sociaux pour m’y reprocher mes opinions et prises de position politiquement incorrectes. La majorité des grandes maisons d’édition françaises sont tenues par ce que j’appelle la gauche Télérama. La pensée unique y fait rage ! Cette tendance n’épargne hélas pas non plus ce qu’on appelle les petits éditeurs ou l’édition dite alternative. Il m’est arrivé d’en faire les frais il y a quelques années avec l’annulation de certaines de mes parutions alors que j’étais officiellement annoncé au programme. Heureusement, il s’agissait d’éditeurs de poésie minuscules qui ont disparu et qui, de toute façon, dans ce domaine de la poésie, n’auraient pas fait mieux que si je m’étais auto-édité.
Pourquoi n’êtes-vous pas présent dans les salons, par exemple au salon du livre de Nantua, pourtant très proche de chez vous ?
Cette année, je ne suis pas allé à Nantua, ne serait-ce qu’en tant que simple visiteur, parce que je n’ai pas de passe vaccinal. Le salon avait lieu les 12 et 13 mars et le passe est suspendu le 14 ! (À ce propos, ça les démange déjà de le remettre, alors si vous ne voulez plus de cette infamie, souvenez-vous en aux élections !) Les années précédentes, j’y suis allé incognito pour voir ce qui était proposé. Plus généralement, j’ai participé en tant qu’auteur à pas mal de salons mais je me suis rendu compte que je n’y prenais pas vraiment plaisir. J’ai donc cessé de signer dans ce genre de manifestations. D’une manière générale, je ne suis pas à l’aise lors des séances de dédicaces qui ne me paraissent adaptées qu’aux auteurs de best-sellers très médiatisés et non pas à un auteur comme moi qui vit isolé à la campagne et qui ne fait pas de publicité (à part sur mon blog et sur les réseaux sociaux).
Pour en revenir au salon de Nantua, il a le mérite d’exister et d’être effectivement proche de chez moi. Il est plutôt bien organisé, dans un cadre agréable et dans une bonne ambiance (les bénévoles aux fourneaux y sont pour beaucoup) mais il a aussi le défaut d’être mal annoncé et mal couvert par la presse. Pour ne citer qu’un exemple, sauf erreur de ma part, hormis les affiches, je n’ai jamais vu la liste détaillée des auteurs inscrits paraître dans la presse ou même sur internet. C’est pourtant l’usage dans de nombreux autres salons et c’est aussi un minimum.